L’histoire d’amour qui unit la ville de Montréal au phénomène du jazz entrera bientôt, si ce n’est déjà fait, dans sa centième année d’existence. Cette histoire a été un moteur important du night life de la métropole pendant plus d’un demi-siècle avant de devenir, au cours des 30 dernières années, la raison d’être d’un événement qui se proclame tout simplement, mais fièrement, « Le festival de jazz le plus important de notre planète ».
Comme toute histoire d’amour, celle du jazz à Montréal est le fruit de circonstances particulières, voire exceptionnelles, qui ont permis une rencontre et fournis les conditions propres à l’épanouissement d’une belle aventure; une aventure dont la présente exposition retrace les racines.
En 1919, la prohibition s’installe aux États-Unis où elle subsistera jusqu’en 1933. Au Canada, elle existe déjà depuis plusieurs années dans les provinces maritimes et en Ontario et continuera de le faire pour une bonne part des années 1920. La seule exception est le Québec où elle n’aura été en vigueur qu’environ un an en 1918 et 1919.
La « Belle Province » et sa métropole deviennent du coup les seules destinations du Nord-est de l’Amérique où l’on peut légalement boire de l’alcool. Ce contexte, combiné à d’autres facteurs, fait de Montréal une destination privilégiée, comme nous le rappelle la chanson « Goodbye Broadway, Hello Montreal » de 1928.