En 1981, Sony met en vente la première enregistreuse pour système PCM (Pulse-Code-Modulation), le PCM-F10 et l’enregistreuse portable PCM-F1 pour support numérique. Ces appareils, à des prix accessibles, permettent l’enregistrement audio numérique sous la forme d’un signal vidéo dans les formats standard Beta, VHS et U-matic. Les systèmes antérieurs développés par Decca et par Soundstream étaient très coûteux. Sony améliore son produit avec le PCM-701ESD (1983); le PCM-601ESD (1985) et le PCM-501-ESD (1987). Ces appareils deviennent instantanément désuets lorsqu’en 1987, l’enregistreuse avec système DAT (Digital Audio Tape) arrive sur le marché. Le coût de cet appareil (7 000 $) est tellement plus bas que celui de l’enregistreuse à bande magnétique (30 000 $) qu’il marque la fin de l’enregistrement analogique sur bande. Sony et Studer introduisent en 1989, des enregistreuses numériques à ruban multipistes. Bien qu’ils puissent enregistrer jusqu’à 48 pistes, ces appareils sont trop coûteux et, de ce fait, très peu sont vendus.
Un peu plus tard, apparaissent les enregistreuses multipistes Modular Digital (MDMs). D’abord, les ADAT par Alexis et Fostex qui peuvent enregistrer huit pistes d’enregistrement audio sur une cassette vidéo VHS et, peu de temps après, le DA-88 par Tascam qui utilise une plus petite cassette. Plusieurs de ces petits appareils peu coûteux peuvent être synchronisés et offrir ainsi 24, 34 et même 64 pistes. Cette technologie sonna le glas des nouveaux appareils numériques multipistes et celui de la vénérable enregistreuse analogique 24 pistes qui trônait dans tous les studios d’enregistrement depuis vingt ans. Ces nouveaux appareils, qui peuvent se synchroniser à l’image, révolutionnent aussi le monde de l’industrie cinématographique. Leur coût relativement bas transforme l’industrie du son et donne naissance à un nouveau phénomène, le studio-maison. En même temps, le montage audio numérique devient possible avec un ordinateur personnel. C’est une révolution pour le montage audio de la musique et du film. Les logiciels tels que « Sound Designer » de Digidesign, « Dyaxsis » de Studer/Editech et « Sonic Solutions » permettent de changer et modifier le montage sans avoir peur de détruire les données originales.
Les ordinateurs personnels de plus en plus puissants, tout au long des années 1990, et les systèmes multipistes facilitent l’enregistrement et le montage. Ils offrent plus de flexibilité et une très haute qualité à un coût ridiculement bas, si on le compare au coût des années 1980.