Au sortir de la « Grande noirceur ».
Dans les années qui suivent la Deuxième Guerre mondiale, un vent de modernisation se lève et souffle sur la planète tout entière. Des changements de tous ordres – sociaux, politiques, économiques et religieux – secouent de nombreux pays. Au Québec, ce vent de changement, connu aujourd’hui sous le nom de « Révolution tranquille », suscite de la part des élites politiques et religieuses du temps un durcissement de position à saveur ultraconservatrice. Sur une quinzaine d’années, entre 1945 et 1959, alors que Maurice Duplessis se retrouve au pouvoir, la province vit l’époque dite de la « Grande noirceur ».
Au cours de cette période, nombreuses sont les avancées scientifiques et technologiques qui contribuent à la transformation des habitudes et, par extension, des sociétés. Ces découvertes vont contribuer avec l’arrivée des années 60 à l’émergence d’une toute nouvelle société québécoise. Sous l’impulsion d’inventions comme le transistor (1947), la mise à profit des plastiques et l’essor d’une compétition féroce entre entreprises, les enfants de l’après-guerre ou « baby-boomers » devenus adultes vont vivre au Québec une période de transformation sans précédent. Dans le contexte de cette révolution, les souvenirs de jours plus sombres sont rapidement entreposés ou mis au rancart.
L’importance du transistor
De tous les moteurs qui ont alimenté la révolution technologique des années 60, le transistor est fort probablement le plus important. En effet, grâce à sa petite dimension, sa faible consommation d’électricité et son faible dégagement de chaleur, ainsi qu’à sa fiabilité, le transistor a non seulement remplacé les lampes à vide d’antan, mais aussi ouverte toutes grandes la porte menant à la miniaturisation des appareils électroniques.
Commençant à la fin des années 50 par les radios, qu’on a pu bientôt mettre dans ses poches de chemises, le phénomène s’est rapidement étendu aux téléviseurs, enregistreuses, systèmes de son, calculatrices et autres. Il allait éventuellement mener à l’apparition d’appareils futuristes comme les baladeurs, les agendas de poche et les ordinateurs personnels pour n’en nommer que quelques-uns.